Rien à construire sur des ruines Les ruines il faut qu’on leur laisse la paix Comme aux cadavres alignés A six pieds sous terre
Elle se meurt à petit feu Comme la bougie du sacristain Qu’il allume avec Une poudre de perlimpinpin Puis qu’il éteint Très simplement En soufflant dessus
Après un long baiser Il avala Une lance d’incendie Un seau pompeUn extincteur D’ordinaire accroché Au vieux mur décrépit De la seconde volée D’escaliers
Je voudrais être un chien Au pied d’un réverbère Une goutte d’acide qui va tomber du ciel Et t’effrayer au point
Le temps nous a liés naguère Avec une chaîne en fer Que la pluie a rouillée Partiellement Il l'a cadenassée Puis a jeté la clé
J’ai croisé ce matin Un chien qu’on voulait pendre Au réverbère planté A la croisée de deux allées Bordées de platanes
La forêt depuis longtemps s’est tue Voulant passer inaperçue Echapper au déboisement Aux outrages des hommes de ces temps Et demeurer ce qu’elle fut Depuis le tout début De son histoire
Fleurs bleues et blanches Empaquetées par des mains habiles De fleuriste Des doigts de fée
A la lisière de la forêt Une femme âgée s’agite Plus vieille mais plus agile que moi Elle fixe un cierge sur la souche D’un chêne récemment abattu Tente de l’allumer mais le vent Se montre contrariant