Je l’entends chanter Au cœur de la nuit Sous la lune tout seul Les bras en croix Comme un Christ planté au milieu D’un champ labouré
A qui dira-t-il Que le voile en lui se déchire De haut en bas A cause des acides Dont il fut imprégné Et qui vont précipiter Sa décomposition
Ils se font vis-à-vis Se regardent souvent en chiens de faïence Mais aboient rarement
Quand la mort vient t’enrober De ses linceuls mensongers Qu’elle t’invite perfidement à l’espérance Tu t’accroches à des croyances
Cette lettre affreuse Tout juste reçue Dans mon maigre courrier Ne me touche pas Non mais pour qui Me prenez-vous
Laissez-moi quelques jours En compagnie de Fantômes familiers D’ombres lointaines Depuis longtemps estompées Mais que j’entends m’appeler Pour que je vole à leur secours
Le soir Ce soir Refuse de tomber On dit que tout espoir est perdu De lui faire entendre raison
L’accueil à dire vrai M’a paru très étrange Inattendu L’assemblée régionale Des saules pleureurs N’est plus ce qu’elle fut
Portée disparue Depuis deux ans On l’a retrouvée Dans un sous-bois où jamais personne ne vient se balader
Le singe est le produit du croisement De l’homme et de la femme Et le poisson n’a rien à voir Dans cette sombre histoire S’il avait à y voir Cela se saurait depuis longtemps