Quand j’ai vu en enfer Des flammèches et des braises Aussi misérables que celles qu’on voit Sous la viande qu’on grille Sur un petit feu de bois
Silence Silence Ecoutez le chant Qui descend Le long des ruines Moussues de l’église
L’herbe était jeune à mes pieds Pleine de vie Elle tressaillait d’espérance Son avenir semblait Assuré jusqu’à ce que Débordant d’inconscience Je l’écrasasse du poids De mon indifférence
Tandis que nous montions Encordés par le cou La pente sinueuse D’autres plus en avance que nous Avaient atteint déjà le bout
Une vache brune Débordant d’ardeur Déambule au cœur De la vieille ville
A sa charrue le paysan Vient d’attacher la paysanne Il s’est coiffé d’un feutre noir Tout cabosséMais qui fait deuil Et fouette le cheval Pour qu’il marche plus vite
Non ma fille je ne suis pas mort Je vis entre le ciel et l’eau Je glisse entre les herbes noires Et ton image me poursuit
J’aurais tant aimé te dire Bien des choses encore Mais tu as cru bon de mourir
La fumée qui s’élève De la grande cheminée Se transforme en mouton Et se met à bêler