C’est une encre sépia Qui coule sur La carapace de l’indifférence De la tortue du jardin
La chasse aux sans papiers A débuté à l’aube Quand les forces de l’ordre
Le givre du matin Tapissait le jardin Et devenu blanc le gazon se plaignit
Il n'est pas une rose Pas un lupin Pas la moindre tulipe Le plus petit brin De gazon qui Dans ce jardin Ne saluât mon décès Comme une délivrance
La ligne de vie Est la raie qu’on obtient Quand on peigne la neige Avec soin
WALTER- Vous entrez dans la pénombre d’un jardin qui n’est qu’une nuit longue pleine d’agonies et de soupirs indistincts. Déposez vos métaux à côté de la porte. GREGORY- Mais les retrouverai-je ?
Le silence est un effondrement Dont les poussières recouvrent tout Ce qui l’entoure Comme la bleuté crépusculaire qui s’étend Sans crier gare Au coucher du soleil
Parfois je suis le masque Et parfois je me cache Derrière lui Comme la lune est fantasque Ma vie l’est aussi
Tout porte à croire Que l’enclos Resta clos De midi jusqu’au soir Bon berger Bon berger Que s’est-il passé