La descente aux enfers Vient de commencer Le monde autour de nous Sent l'algue et la mer Et la tarte aux pruneaux
Les heures bruyantes De la pluie battant les tuiles Pour les toits de la ville C’est la guerre qui gronde
Un lombric rampe à mes pieds J’entends une voix grave Qui s’élève à nos côtés Quel âge avez-vous J’ignore qui la question peut concerner
La maison vient de se taire A tous les étages Et son silence déborde de partout S’écoule vers la rue S’infiltre comme un ruisseau Dans la ville toute entière L’inondant comme une boue Laissant des traces sur les joues Du pont dont personne A présent n’a plus d’usage
La sortie de l’église Fut la surprise Du jour A cause du verglas Une vieille paroissienne Trébucha Son chapeau tomba Par terre et laissa S’échapper deux oiseaux Jusque là prisonniers
Mes enfants je vais mourir Ne pleurez pas pour ça Mes jours sont comptés Depuis longtemps déjà Maman n’en sait rien
Si vous entendiez mes silences Roulant comme des billes Dans le bleuissement de vos absences Et si vous aperceviez Ces rougeurs honteuses Imprimées sur mon front Vous ne partiriez pas Avant longtemps
Très apeuré Craintif Mal à l’aise aussi devant Vos grands fronts pensifs Je dirai cependant L’un de mes derniers rêves
C’est une brise rose Qui flotte sur le port Et le phare devient Soudain très agité
Les dames de nage Me supportent sans trop rechigner Alors que je ne suis pas sage