Mes compagnons sont morts Le jardin se remplit De stèles et de croix Et de fleurs qui pourrissent Au fil des semaines
La barque de nos incertitudes S’alourdit à tel point Que la fin semble proche Et le fond moins lointain
La lune est blanche Parce qu’il a neigé dessus Il y neige d’ailleurs Chaque dimanche
Frères et Sœurs Rendons hommage A la rosière du village Qui prépare nos repas Tralali
Ici finit sa course Il suffit d’accepter Que le train entre en gare Qu’il se fait tard Et qu’il est temps de s’arrêter
Tout près de l’écurie Une petite fille Au pied bot A caché dans un pot
La mort vous va très bien Et pourtant je regrette Le temps où vivants Tous les deux nous dansions Libres sur les pistes
Ma question j’en conviens N’a plus grande importance Peu me chaut finalement Que vous y répondiez Laissez-moi je vous prie dans l’ignorance
De la blancheur des écumes ardentes S'élèvent parfois comme d'un encensoir Des douleurs profondes et lancinantes Qui imprègnent les murs Ou flottent dans l'air longtemps Et s'incrustent dans la mémoire