Les aiguilles sur le cadran Indiquent l'heure impossible Où le passé vient se joindre au présent Où les rêves se mêlent
Comme un vieux chien croûteux Perdu dans les rues sombres Il marche sans savoir Où il s'arrêtera
Madame, Monsieur, Le temps passe et j’oublie Les couleurs de la vie Le parfum des arbres
Comme un vieux chien croûteux Perdu dans les rues sombres Il marche sans savoir Où il s'arrêtera Il n'est pas l'ombre D'un désir qui guide ses pas
Tu perçais des tuyaux d'orgue A l'église le matin Et d'une main Tu versais Du sel dans le vin Du calice Pourquoi Pour rien
Ils sont curieux ces doigts de pieds Qui dansent tout autour Et au-dessus d'un soulier
Chaque jour devant moi Passent des bateaux blancs Des mouettes rieuses Quelques goélands Et la nuit sous les étoiles On distingue encore un peu Ici et là de grandes voiles
Vous m'avez obligé A tourner la page Sans m'en rendre compte Je l'ai déchirée Et la blessure infligée Au livre m'enrage Laissez-moi filer
Il fera si froid bientôt que Les mots eux-mêmes gèleront Dès que nous les énoncerons Puis ils s'écraseront Sur le pavé graisseux En taches de sang Ou en crachats bleutés