Dans les couloirs imaginaires Du coeur qu’ignore la raison Les elfes vont et viennent Comme des courants d’air
Je serai demain Le reflet nacré Qui tapisse les conques De tes pensées Ou le vagissement De la mer à minuit Ou la main qui se pose
A quoi bon Décrire le fracas des jours Le doigt mouillé D’un peu d’écume Et laisser sur le sable Une ombre impalpable Qui sera détruite aussitôt née A quoi bon S’appliquer à désaccorder Les stridences glaciales Que l’hiver fait vibrer Au plus profond du coeur Et qui s’évanouiront
Je viens prendre congé Des étreintes lumineuses De la neige et du vent Des embrasements volcaniques du jour Eclatant de chaleur impudiques Des enchaînements fantasmagoriques Qui mettent à mal l’amour
Il en va de l’amour Comme des coeurs gravés Dans la chair des platanes Comme des sillons tracés Pour les blés à venir
Dans la beauté lisibleDu profond marécageDe ses yeux grands ouvertsJ’ai lu les couleursLes parfumsLes mystèresDes dunes sauvages
On récolte les ombresGrises des soldats du frontRouges des blessésEt blanches des marins
La lune a refuséUn dernier rendez-vousLes bancs publics sont devenus désertsLes yeux éteintsNe battent plus