Il ne s’adonne jamais A des tours de passe-passe Et n’a que dédain Pour les tapis volants La malle des Indes Et la divination Il n’a pour horizon Dans le temps qui trépasse Que la transmutation Du velours de la nuit En un tissu de jour Tendant les bras le soir
Touche-moi donc Dit l’étoile Dont il ignore le nom Mais qui semble-t-il Se gausse de lui Il étire le bras Il pointe le doigt Dans sa direction Il redouble d’efforts Et l’étoile rit Et rit Et rit encore Il s’en va dépité Sans doute un peu confus
Elle est belle Comme le coeur De la nuit Elle est douce Comme un songe d’été Il n’a de cesse que perdure En lui L’image qu’elle y a gravée Alors il décroche Du ciel les nuages La lune Les étoiles
Il observe de loin La fenêtre mi-close De la maison rose De la bien-aimée Qui dort Croit-il A poings fermés Il se l’imagine Nue sous des draps Verts et soyeux Emportée par des rêves Dont certains pourraient bien Sortir de la chambre
Regarde bien Compte avec moi Tout va par trois De ce côté Trois wagonnets Minuscules De la taille d’un jouet En attente de l’heure Du départ annoncé Vers des jours meilleurs Et près de l’horizon Trouant la brume Trois bateaux à vapeur
Il serait tellement plus simple De tourner autour du pot Depuis qu’il est localisé Que de dire les choses En deux mots Il serait tellement plus simple De prendre racine Et de ne plus bouger Depuis que nous avons Pris conscience que Nous nous sommes plantés
Tous les anges du cielProclament sa venueCependant qu’ici-basNous lui confectionnonsUn long manteau de fleursDont nous la vêtironsQuand pleine de grâceEt entièrement nueElle évolueraDans le sableChaud du rivage
Debout comme un soldatEmpalé sur un pieuRaide mort Face à la fouleOn eût ditQue pour un peuIl souriait encore