Le soleil, par degrés, du brouillard émergeant, Un souffle, montant du sol, flotte dans le vent, L'aube d'or éclaire ce rêve haletant De dunes assoiffées et de déserts ardents.
Varsovie n’est plus celle que mon cœur a connue, Ses boulevards, ses ruelles et puis ses avenues Ont oublié le temps où les heures s’y comptaient, Où la mort, par les rues, pathétique passait.
Ô mon vieil Océan, de mémoire profondes, Tu parcours, insolent, les rivages du Monde Balancé au reflux, de bâbord à tribord, Et le flux qui te nargue d’écume sonore.
Nous partirons, demain, vers des îles lointaines, Où rien n’est important que de vivre. Allons ! Sur un bateau craquant jusqu’au mât de misaine, De la coque au fond, à celui d’artimon.
« Quitte ton pays et quitte ta maison ! Et je ferai de toi un peuple de lumière ! Et je magnifierai, en mille oraisons, Ton nom, ta parenté et tes fils sur la terre ! »
Et voici que le vent, de furieuse manière, S'invite dans les nids, éparpillant les œufs, Echevelant mes nuits d'antiques colères En souffles haletants ; on dirait que, par jeu,
Tout comme un vagabond errant, solitaire, De colline en vallon ou sur l’eau de cristal, En parcourant des yeux avidement la mer, Je songe à la beauté de mon pays natal.
Epaves noyées des antiques frégates, Vaisseaux héroïques ; rebondis à foison, Vos flancs regorgeaient de pépites, d’agates, Et vos voiles battaient sous le même horizon.
Quand mes yeux ne verront plus jamais la lumière, Quand pour l’ultime fois, je t’aurai tout donné, Quand mon cœur ne battra plus d’amour passionné, Et qu’il s’endormira à son heure dernière,
Si de mes yeux bleus, d’aventure, Je ne voyais plus le ramage Du Livre Blanc de la Nature J’en inventerais les images ;