Nichant dessus mon toit, angélique, elle roucoule, Appelant de son chant un amant qui voudrait Lui conter fleurette près du fleuve où coulent Les amours fébriles habitant les marais.
Rien n’a vraiment changé et, si tout est rangé comme au temps où ma vie commençait, ma maison a vieilli doucement et les roses ont fané, et, sur la cheminée, trône un Napoléon.
Je n’étais qu’une enfant, quand j’ai quitté le froid D’un pays qui a vu mes plus jeunes années, De ce temps révolu ne me rappelle pas, Et pourtant, je le sais, mon cœur y est resté.
Si j’étais musicien, d’un accord de violon, Je jouerais, en solo, des tangos envoûtants, Sous le vibrant archet, voleraient les jupons, Si j’étais musicien, frémiraient les amants ;
Tempêtes et récifs l’ont tant écartelé ! Il voguait, vain jouet du flux et du reflux, Terrassés par l’iceberg, son âme s’est perdue, Aucun phare n’éclairait de loin sa destiné.
J’ai le goût de l’étrange, La saveur du différent, Cet ailleurs qui dérange M’attend.
J’ai trouvé dessus la plage Un antique coquillage, Je l’ai porté à l’oreille, Il m’a conté les merveilles
Elle vendait ses attraits et son corps aux amants, Peut-on donner l’amour, quand le cœur est distrait ? Il flottait, dans ses yeux, des rivières de diamants, Peut-on donner l’amour, lorsque le cœur se tait ?
Le jour marche nu-pieds, tout comme un matelot ; Les vagues de la mer s'enroulent à son pinceau.