Un rayon de soleil levant caresse et dore le marais des iris et des grands oeillets blancs, sous le disque divin, sa chevelure d’or est ceinte d’un ruban au liséré d’argent.
Dans le lit du couchant, un sourire lunaire Répand, suavement, la nuit à petits pas ; Laissons les volets clos, éteignons les lumières, L’hymne fou de nos cœurs un baiser cueillera.
La nature, à leur vue, se fait ressac et vague, Les cris des goélands transpercent l’infini, Le Soleil, par degrés, de la brume, s’évade Pour épouser la Mer, messagère de vie.
Je suis l’éternité qui vit dans tes prunelles, Tes seins ont la douceur d’une ébauche d’azur, Si ta bouche a la saveur des cerises mûres, Ton cœur est resté pur, comme un vol d’hirondelle.
Ô plaisir de l’Amour incertain et fugace ! Aimer, brûler ! Mais non, je n’en suis pas aigrie ! Je sens ses feux en moi qui sans cesse m’enlacent ; Pour contenter mon cœur, un espoir me suffit.
Et voici la tulipe ; que j’aime ses bouquets ! Admirez sa beauté et son parfum discret,
LE SAPIN Il est si solennel, Dans sa noble douleur, Et tell’ment irréel Sous la neige ; au cœuar De la forêt dense,
J’avais tant observé, en ses jours de tristesse, Quand la mélancolie avait pris son envol, Plongée dans le miroir d’une sombre détresse, L’image d’un héron huppé et en faux col
Dormant au nid douillet d’une chair maternelle, Où tes ailes frileuses grandissent en secret, Sors de ta chrysalide, sors de ta citadelle, Déchire le manteau qui te tient prisonnier.