Quand le jour se dissout dans la morne panade Du feuillage endormi sous de pâles couleurs, Le silence étoilé se faufile, maussade, Et la Nuit s’en revient ruisselant de pudeur.
Le regard de l'amour embellit toute chose, Des vendeuses d'hymen aux laides délaissées, Porté par tous les vents, il constelle les roses D'un mystique parfum enivrant et sacré.
Hirondelle, j’attends ta venue gazouilleuse, Hirondelle, où vas-tu ? Où es-tu ? Dis- le moi, Lorsque le vent te prend, ma belle voyageuse ; Ô comme j’aimerais m’envoler avec toi !
Voici l’aurore enfin ! Et son tendre visage Renaît à la lueur des pourpres du matin Et son corps enfantin de douce vierge sage Somnole, doucement, sous le drap de satin.
Je suis née pour mourir ; il faudra que je meure. Mais, avant que mon âme, ne s’envole aux cieux, Avant, qu’au sablier du temps, ne sonne l’heure, Je veux encor aimer, avant l’ultime adieu.
L’océan, aujourd’hui, impassible, est venu Sur le sable désert de l’éternelle plage, Scintillant sur les flots, un soleil ingénu Darde ses ongles d’or entre mes blanches pages.
Avec un doigt posé sur les lèvres du jour, Ses pierres dévorées au soleil de midi Suffoquent, tout l’été, dans les cours, les faubourgs. En retenant les mots que l’ennui assoupit,
Mes yeux brûlés d’ailleurs dévisagent le temps, Je suis comme un bateau qui tangue et qui chavire, Angoisse et volupté, gréement contre gréement Comme des fiancées, me prennent et me désirent.
Elle est toute petite, une rose la garde, La lune réfléchit ses cheveux acajou, Elle dort. Un ange s’est posé, par mégarde Sur ses yeux refermés, en ce matin d’août.
Et voici que le jour colle ses joues aux vitres, Et que le rossignol invite le printemps, Brindilles et roseaux font des gestes de pitres, Tandis que le coucou réveille les amants.