Et voici le printemps, la nature est en fête, Et c’est au mois de Mai qu’on plante le décor De l’été des jardins habillés de fils d’or, Parsemés de muguet, de blanches pâquerettes.
Et le vent a tourné et voici les beaux jours, On se dit qu’on pourra musarder au rivage, Quand le soleil pointe sa petite gueul’d’amour, En maillot on se voit paressant sur la plage…
Il porte, fièrement, une queue en panache, Ronronnant, familier, il se frotte à mon cou, Il me lèche parfois et, avec ses moustaches, D’un frôlement si doux, me caresse la joue.
Au clair du silence, quand la mer se retire, En laissant, sur le sable, ses pas écumants, Quand le sel y dépose des cordes de lyre, Ses rêves s’insinuent dans les harpes du vent. Pareil aux mains d’aveugle, elle aborde les plages, Et l’essaim de ses doigts salés qui se déploie, Fatigué de brodé tant…
MES VIEUX Nous étions tous les trois, rompant le même pain, Et nous goûtions le vin, assis à cette table, Nous partagions des mets, à nos yeux, délectables, Plus exaltants hier et bien moins que demain.
Le soleil, ce matin, qui joue à saute-dunes, Dessine, de ses doigts, la marelle à l’envers, Et l’essaim de rayons, se moquant de la lune, Jette ses filets d’or éblouissant la mer.
Il y a bien longtemps, comme font les enfants, J’ai bâti un château, tout près de l’océan, J’y ai mis de l’espoir, j’y ai mis de l’amour, Je croyais qu’il pourrait les garder pour toujours.
Si l’agneau dévorait le loup Si tous les pauvres avaient des sous, Si le ciel bleu c’était la mer, Si les nuages étaient tout verts ;
Je sais qu’elle rêve dans cette nuit blanche, Tout comme un verger assailli par le vent, C’est à l’heure des soupirs que son âme s’épanche, Et que sur cette page son ombre descend.
J’aimerais que mes yeux, lorsque tu les regardes, Aient la même lueur que la source si pure, J’aimerais que ma bouche, lorsque tu t’y attardes,