Quand colère
Règne en conte-misère,
La tension se fait palpable.
A nous, fronts barrés, elle mure
Aux lèvres figées les blanches commissures.
Le silence pèse, dure,
Avortant de tout mot affable.
Drames humains à petite échelle
Emplissent les coeurs en ribambelles.
Bien dérisoires face au Grand Tout,
En toi pourtant soucis sont tout.
Nature en joie en ce printemps
Morose…..morose…….morose…….
File le train en ce matin.
Son soleil pâle hésite encore
A frapper le blanc coquet des maisonnées,
Lui donne , glamour, un grain-velours.
Toi qui occupes mes pensées.
Petit-matin-soleil-boule orange à contempler.
Rayons absents, tout comme intensité.
Toi encore qui mon esprit reviens chercher.
Toi qui m’agaces, m’irrites, me fais hurler.
Brume rasante rampant devant le bois.
Femmes ardentes de Cuba
brûlantes comme leur soleil
qui te dévorent d’un regard noir et braise
le font autant sinon plus que toi
Femmes félines qui ondoyent
balançant croupes et hanches
Je reviendrai à Trinidad, cité calme, propre et tranquille,
Je reviendrai à cette « ciudad », quintessence humaine de la ville.
Revoir ses ocres délicieux mêlés aux bleus des ciels-foison,
Se perdre aux verts merveilleux qu’on lit partout sur les maisons,
Cheminer d’un pas léger sur ses trottoirs de plaques faits
Ou bien gentiment trébucher aux bosses disjointes de ses pavés,
Noire
Noir le regard qui me sourit
Noir le cheveu, vif comme feu
Noire la vêture comme parure
Majestueuse et libre
Tu embrases mon désir
En moires noires.
Et il y eut des jours
Et il y eut des matins.
Des jours et des jours de bonheur,
L’exaltation de la découverte des coeurs,
L’évidence qui peu à peu s’installa
Et doucement sur le reste l’emporta.
Après l’amour partagé
vinrent les épreuves.
Après l’été,
le mal à l’oeuvre.
Certes vous survécûtes
à ces rafales-tous azimuts.
L’esprit, lui, comme ravagé,
ne veut cesser de divaguer.
Toi à qui je pense, là,
toi que j’ai en moi,
qui me tires un sourire sage,
comme j’évoque ton image,
Aux jours plus miséreux
j’invoque les amoureux
que nous avons été
jusqu’aux bords du Léthé.