Ce que l'on aperçoit Au milieu de la rivière Est une coquille de noix Qui suit le courant Et dont les occupants Remplis de terreur et d'effroi S'abîment en prières
Nous coucherons nombreux Tous ensemble Dans un grand lit boueux Baignés d'odeurs humides Et de relents terreux La partouze des morts Est à portée de main
Dans la baignoire Pleine à ras bord Les poissons rouges Ne bougent plus On les dirait inclus
Voici venue l'heure De tous les dangers La pointe ultime et nécessaire De la fin du jour Et les angoisses crépusculaires © Jacques Herman – 2007
J'ai perdu mon pari Mes poches sont vides Il ne me reste plus Que des images morbides
LA ROSE DES VENTS Dans un ciel affublé de lumières je vis la rose des vents Interlocutrice du néant elle haranguait les nuages somnolents Vous dépareillez les nuées de vos chimères fuyantes Je me dois de guider le destin des terriens désorientés
Je sais par coeur Les points communs Entre les semelles usées Les manteaux élimés Les besaces vidées De leur substance intime
Les tartanes bientôt Vont retrouver le port Chargées de lumières Et de couleurs nouvelles Sur les quais les passants Les remarquent à peine
Sur une branche de feuillages amarante L’oiseau bleu j’ai approché oyant ses chants d’archanges Entrelacs de sons où l’âme se métamorphose Recital où l’oubli feutrait ses notes ambivalentes
La terre tourne à l'envers Mais personne n'a rien vu Les hommes ont la folie Tragiquement aveuglante