Un jour où la mer m’avait paru hautaine Des vagues m’a-t-on dit auraient pris leur envol Elles passent parfois Au-dessus des villages Le long du littoral En laissant des sillages D’écume derrière elles
Sonnets impudiques amoureuse de passion Poétesse qui d’un art osa l’éclosion, anathème Elle enfourcha les mœurs les brada sans façons Bourgeoise dont l’inconduite frôla l’inquisition
Sur la pointe des pieds J’ai suivi jusqu’au bal Les crapauds déguisés Qui s’en allaient chercher L’aventure d’un jour Contre un billet d’entrée
Je veux marcher dans la neige Les yeux bandés Jusqu’au bout de la voie ferrée
Qu' est-ce donc que ce grondement sourd Ce roulement de tambour Qui fait trembler les murs Et frissonner les maisons
Fais ton choix Mais pèse ce choix La vie est belle Mais très courte Vraiment très
En fougères couchées, pleurent les mots de miel.
Vaincus, désespérés, ils saignent leurs blessures ;
Des ongles accrocheurs ont soulevé leur ciel.
Je m’en vais, je m’envole et m’enfuis vers ailleurs,
Coeur drapé crève-noir en vaine arithmétique,
Regard en sel crissant, vertigineux, railleur,
Mémoire crucifiée sur des mots chimériques.
A l’horizon nouveau, l’aube étonnée se dresse
Et peut-être avec elle, un discret rayon vert
Rescapé du naufrage érige en joliesse
Les printemps à foison pour fleurir mon désert.
Les petits mots de Romane
Comment pourrais-je t'effacer De ma mémoire toi qui mourus La gorge tranchée Exsangue au milieu D'un champ de blé
Les heures les plus sombres En sortant de l'horloge Poussent des cris stridents Puis rebondissent en tombant Sur le plancher ciré La force d'arrêter le temps M'a toujours fait défaut