Poésies contemporaines

Poésie Jacques Herman

Un jour où la mer m’avait paru hautaine Des vagues m’a-t-on dit auraient pris leur envol Elles passent parfois Au-dessus des villages Le long du littoral En laissant des sillages D’écume derrière elles  

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Sonnets impudiques amoureuse de passion Poétesse qui d’un art osa l’éclosion, anathème Elle enfourcha les mœurs les brada sans façons Bourgeoise  dont l’inconduite frôla l’inquisition      

Sur la pointe des pieds J’ai suivi jusqu’au bal Les crapauds déguisés Qui s’en allaient chercher L’aventure d’un jour Contre un billet d’entrée  

Qu' est-ce donc que ce grondement sourd Ce roulement de tambour Qui fait trembler les murs Et frissonner les maisons

Les petits mots de Romane

Dans le sillon fourbu de mes égratignures,
En fougères couchées, pleurent les mots de miel.
Vaincus, désespérés, ils saignent leurs blessures ;
Des ongles accrocheurs ont soulevé leur ciel.

Je m’en vais, je m’envole et m’enfuis vers ailleurs,
Coeur drapé crève-noir en vaine arithmétique,
Regard en sel crissant, vertigineux, railleur,
Mémoire crucifiée sur des mots chimériques.

A l’horizon nouveau, l’aube étonnée se dresse
Et peut-être avec elle, un discret rayon vert
Rescapé du naufrage érige en joliesse
Les printemps à foison pour fleurir mon désert.

 

Les petits mots de Romane

Comment pourrais-je t'effacer De ma mémoire toi qui mourus La gorge tranchée Exsangue au milieu D'un champ de blé

Les heures les plus sombres En sortant de l'horloge Poussent des cris stridents Puis rebondissent en tombant  Sur le plancher ciré La force d'arrêter le temps M'a toujours fait défaut

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