Grands dieux ce que j'ai pu Prendre des vessies Pour des lanternes Et les avaler crues
Le poète est mort On jette sa dépouille Dans les eaux glauques du port
En hommage à Witte Blok Dans un coin de la ferme Qui sent le lait chaud Et la laine mouillée D'un vieux paletot Une vieille est assise Elle s'appelle Marie
Je souffle comme un boeuf Et mon voisin fait l'âne Ensemble nous montons La garde royale Dont on parlera longtemps
Depuis tant d'années Qu'il est debout Le corps enfoncé Presque jusqu'aux genoux A deux pieds du pied D'un mélèze roux
Je préfère le parfum Terreux des feuilles mortes A celui des tilleuls Dans les belles allées
Nul ne pourra jamais prétendre A quelle profondeur Son corps gisera Tout dépend de la pointure Du fossoyeur Qui l'enterrera
L’officier porte la main A son képi solennellement Il se tient Raide comme un i
Je partirai Un jour sans doute Mais en toute Discrétion Sur la pointe des pieds
On vous l'a dit On le répète La fin du monde est pour demain Patientons encore un peu Laissons la nuit câline Tomber sur nos chagrins