Voici longtemps que je ne me pends plus Au luminaire du salon Au réverbère de la rue Aux branches hautes des sapins Ou d'autres arbres du jardin
Dites-moi Regardez-vous souvent Ce velours bleu du lac Léman Ces semi-transparences Qui vous séparent de nous Et qui pourtant relient La Suisse à la France
C'était un joyeux luron Que le dernier larron Qui demanda Qu'on le pendît La tête en bas
Tandis que j'écrasais D'un pied L'escargot pas malin Qui se trouvait Malgré lui
Excusez-moi si je renverse La poubelle du jardin Et si j'éclaire A la lumière du jour Jusqu'au dernier pépin Qui jalonna votre vie
Tu parles pour ne rien dire Tes hélices verbales tournent au vent Bruyamment Sur l'axe d'un moulin vide
Au fond du trou La mémoire a déposé Des vestiges du passé Qui s’amoncellent Comme une couche sédimentaire Qui ne paraît pas déplaire Aux adeptes de la nostalgie
Tracer mes pas sur ce sable Sable mouvant, minable Peindre les images sur cette muraille De soldats nus, sans médaille Sculpter, des statues d'argile
Il est tombé dans mon jardin Une goutte de sueur Si grosse qu'elle l'a rempli En un tour de main Elle a chu de ton front dégarni
La page était blanche Immaculée Parfaite virginité Pucelage garanti sans contrefaçon Blanche comme neige Elle ressemblait à une robe De mariée