Vous aimeriez que je vous dise C'est par ici C'est par là Portez donc l'un après l'autre vos pas Sur le chemin que je balise Pour vous et suivez-moi
Rencontre poétique où les mots s’appuient sur une plume Passage des ombres, bruit incongru je m’éprends du silence Faciès des inconnus qui se bousculent, seule livrée à mon indigence Sourire étanche on me questionne poétesse confite en écriture ?
Sans le savoir j’écris mon futur comme une évidence
Sans le connaître je rêve de cet arc-en-ciel de faïence
Aux ardentes couleurs et subtiles nuances
Un amour battant la mesure de l’éternité me devance
Cet esthète capital ne m’est pas inconnu puisqu’Animal
Vient à moi sans nul autre appel, tout en cadence
Si infernales sont ses absences et si peu banale est sa présence
Qu’il revient irradier mes réveils de sa semence létale
Très au-dessus de nous Dans la voûte plantaire D'un géant monstrueux Prêt à nous écraser Une verrue moqueuse Se riait de nous
Il posa sur un papier blanc Trois mille deux cent cinquante-quatre mots Alignés sagement Mais les mots étaient sombres Et les idées si noires Que le papier jaunit Prématurément
Tu traversas naguère Les neiges du Grand Nord Les forêts amazoniennes Les sables brûlants Du désert
Les écrivains publics Dans notre région Ecrivent par terre A genoux Accroupis Ou assis sur leur derrière
Près de Cioccaro di Penango Dans la province d'Asti Un vieux franciscain Apparut nu de nuit A une jeune vierge Effarouchée
Parfois dans l'eau du port On voit nager des méduses Entre des algues sombres Et des taches d'huile irisées
Je vous offre le peu d'amour Qu'il me reste à partager Entre les fumées d'usine Et le ciel azuré