J'écris au crayon En mémoire de toi Pauvre gomme qui me fut proche
Squelette en terre Et toi au cœur un ciel de verre reçoit mes pleurs
Laissez grandir en moi Le silence Et laissez-le m'envahir A sa convenance
Il a craché du feu Sur la place publique Et les oiseaux Se sont envolés Dans le ciel bleu
Encore une page Non écrite mais qu'on tourne Parce qu'il faut Bien avancer
Une lance acérée Vient de traverser le mur En carton qui sépare Les deux moitiés De la scène
Toute une vie consacrée A lutter contre vents et marées A aimer A pleurer A subir A gémir A hurler A courir
Les lignes qui suivent Mes pas vous diront Où j’ai sali mes semelles Usé mes talons Où j’ai appris à voir
Le noir assombrie Le pale éclat de la vie
Creusés par les soucis, ainsi devient on adulte
Devant les éternelles luttes, la recherche du dasein est en rut :
Les furies voluptueuses nécessaires à l’esprit
Emporteront nos corps sulfureux pour immortaliser le joyau de la mythologie
Inversant la tendance immorale de l’exquise bataille
Et cherchant en vain à recouvrer nos sens dans leurs moindres détails
De la mélancolie d’un printemps suranné,
Dans les pourpres sillons de l’aube renaissante,
Vient se désaltérer au vent de mes pensées ;
Comme en quête d’ivresse où mon crayon s’égare,
Où l’écriture danse sur le papier froissé,
Distillant, dans mes yeux, un étrange regard
D’un poème d’hier qu’on ne peut effacer ;
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