Poésies contemporaines

Poésie Jacques Herman

Oui Monsieur j'ai peur Du boucher charcutier La blouse rayée La face couperosée Le couteau à la main

  Le soir est triste comme un escargot Que Prévert endeuilla Et pour m’aider à me sortir de là Coiffé d’un petit chapeau De papier multicolore Je me mets à fredonner Des chansons de mon enfance        

Ce n’est que de la belle ouvrage De la ligne de faîte Jusqu’aux soubassements Et j’enrage Parce que le temps Ne laissera pas ici  

Quand il ne me Restera plus Rien d'autre que Ce drapeau noir A brandir J'irai sur ta  

  Tu m'interroges Je te réponds Sans détourner La conversation Sans éluder La moindre question    

J'ai fébrilement cherché Un endroit bien caché Où j'étais sûr qu'on ne Me vît pas pleurer Et je l'ai trouvé  

Avant de quitter Ce monde tu m'as Supplié de planter Dans le jardin immense Qui jouxte le mur Oriental d'un château Quatre rangées de fleurs  

Rien n'est plus sûr qu'un écho C'est la vérité dite deux fois Ou le mensonge répété De bonne foi      

  On vient d' empaler Sur une pointe de fer Des fiches de papiers blancs De papiers bleus De papiers verts Percées de part en part C'est le recensement