Chaque jour voyez-vous La pluie vient agrandir les trous Déjà boueux de ma mémoire
J’ai recueilli des mots errants sur une page
D’où venez vous ? Si disparates et si anxieux
Les mots coulés sous une encre pâle et fatiguée
Me confièrent leur âge dans un langage hyperbolique
Je ne vais pas mourir C'est une certitude Me faudra-t-il vous dire Pourquoi
Je m'effondre J'implose Littéralement Je tombe en cendres dans mes souliers
La table est dressée A la cuisine On s'affaire On s'affaire Sous la grande verrière De la véranda On attend les invités
C'est un trou que les hommes Ont creusé à la main Si profond que du bord On ne voit pas le fond La lumière n'y entre jamais On y confond Soir et matin
Je ne suis pas tout à fait mort Quoique totalement fondu Comme un morceau de sucre jeté Dans une tasse de thé
Bonaparte m'a mordu Le bras gauche et je Lui en veux beaucoup Bonaparte est à vrai dire Un chien méchant Très méchant Même s'il en est De pires A mon goût