Poésies contemporaines

La mort est là Son ombre glisse à contre-jour Entre le voile des heures Troublantes du matin Et la fenêtre close La veille au soir A l’heure où les corps Et les coeurs se reposent Au dessus de la porte Ouverte sur la brume Des mondes inconnus

Dès qu’une ombre surgit De la fleur du pinceau La lumière agressive Se calme et s’assagit En se rapetissant De la même manière Chacun de nous grandit Que l’archer se dispense De décocher ses traits

A toute injonction Les eaux paresseuses Refusent d’obéir Elles promènent Nonchalamment Jusqu’à la mer Leur lascivité Leur indolence Et c’est en silence Qu’elles entendent mourir Loin des meutes vulgaires Dans le ciel vert de gris

Ne pas déranger les muses Faire silence Marcher dans la nuit Qui avance Et tenter D’arriver A bon port Avant elle Ne jamais se fier Qu’aux seules apparences Et prendre ses distances Par rapport au réel Dont on a fait le tour

Venez à ma rencontre Vous les amis d’antan Qui n’avez pas le temps De voir la mort en face J’aimerais tant revoir Avant qu’on ne trépasse Ces bribes du passé Qui nous ont réunis Vous entendre parler D’avenir et d’espoir

Tu t’es assise dans le jardin Sur une chaise démodée Entourée de murs si hauts Qu’ils ne laissent du ciel Qu’un tout petit carré Dans la main droite tu tiens Une pipe en argile Et tu fais des bulles Irisées et légères

C’est fou Le nombre de gens Qui depuis le pont Me regardent couler Dans la rivière Et atteindre le fond C’est fou Ce que l’eau est froide

Il vient d’accrocher Des mots tendres aux branches Basses d’un frêne Encore mal réveillé Attention l’un d’entre eux Risquerait de tomber Si le vent soudain Se mettait à souffler L’arbre a de la peine A supporter l’humeur Du poète qui Vient lui tourner autour

Sur la crête des dunes Le sable se demande Quand sa vie prendra fin Dans un verre posé Sur la table bancale C’est la même question Que soulèvent entre elles Les gouttes de vin Et quelques poussières

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