S’asseoir en silence Quand dans l’arbre voisin Le coucou vient chanter Rester attentif Au bruissement des feuilles Dans le vent Jamais au grand jamais Ne se plaindre de rien Se tenir toujours
Des horizons qui viennent De faire le plein de brume Des ciels alourdis Repus Toujours prêts à vomir Des flots d’eau continus
La vie chemine et tout est sans retour Il soufflera des vents nouveaux D’autres pluies tomberont Des printemps peu semblables A ceux du passé Se succéderont La vie chemine et tout est sans retour
Elle montre du doigt La ligne d’horizon Trouée par la brume De nos désillusions Mais qui sépare encore Le ciel et l’océan Le vent se faufile
Les bruits de l’âme Donnent au coeur Des pigments purs De vraies couleurs Que la bouche traduit En mots par erreur
D’une fente du ciel J’ai vu surgir Une étoile nouvelle Pourvue de deux ailes Au cadran de mon coeur
Pour effleurer des doigts L’inaccessible étoile Il tend les bras au ciel Comme s’il parlait aux dieux Mais l’ombre est impalpable Et l’espoir est brumeux
Si les arbres parlaient Pour sûr qu’ils te diraient Des mots plus poétiques Que ceux que je t’écris Je me sens tout petit
Des voiliers immenses Les voiles peintes aux couleurs Vives de l’arrogance Suffisants et fiers Quittent le port Longent la côte Puis bravent la houle De la haute-mer Longtemps on les voit Qui se détachent sur le ciel bleu
Surtout ne me dis pas Que les fils électriques Déchirent le ciel Que la fumée d’usine Jaunit le printemps Que les heures qui passent Remontent le temps Ce serait confondre