Poésies contemporaines

Poésie Jacques Herman

Touche-moi donc Dit l’étoile Dont il ignore le nom Mais qui semble-t-il Se gausse de lui Il étire le bras Il pointe le doigt Dans sa direction Il redouble d’efforts Et l’étoile rit Et rit Et rit encore Il s’en va dépité Sans doute un peu confus

Elle est belle Comme le coeur De la nuit Elle est douce Comme un songe d’été Il n’a de cesse que perdure En lui L’image qu’elle y a gravée Alors il décroche Du ciel les nuages La lune Les étoiles

Il observe de loin La fenêtre mi-close De la maison rose De la bien-aimée Qui dort Croit-il A poings fermés Il se l’imagine Nue sous des draps Verts et soyeux Emportée par des rêves Dont certains pourraient bien Sortir de la chambre

Regarde bien Compte avec moi Tout va par trois De ce côté Trois wagonnets Minuscules De la taille d’un jouet En attente de l’heure Du départ annoncé Vers des jours meilleurs Et près de l’horizon Trouant la brume Trois bateaux à vapeur

Il serait tellement plus simple De tourner autour du pot Depuis qu’il est localisé Que de dire les choses En deux mots Il serait tellement plus simple De prendre racine Et de ne plus bouger Depuis que nous avons Pris conscience que Nous nous sommes plantés

Tous les anges du cielProclament sa venueCependant qu’ici-basNous lui confectionnonsUn long manteau de fleursDont nous la vêtironsQuand pleine de grâceEt entièrement nueElle évolueraDans le sableChaud du rivage  

Du bout d’un doigtSuivre le galbe du seinEt de la mémoireL’empêcher de s’enfuir  

La lumière jamais Ne te laissera tomber A ses yeux tu demeures Unique et précieuse D’où que souffle le vent Ou s’incendie le ciel Qu’importe pour elle Le bruit Le silence La paix La souffrance

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