Enlacés dans la nuitA deux pas de la riveDu fleuve de la vieIls reçoivent du cielDes langueurs infiniesEn bruissement d’ailesD’anges de passage
Il a passé la cordeAutour du couDe la nuit sans lunePuis il s’est penduSans qu’on n’ait jamais suQuelle mouche avait puLe piquer
Surprendre le ventEtonner les collinesStupéfier le tempsDérouter les nuagesEt par-dessus tout
Il se baisse un peuTend la main Mais n’atteint pasLa plumeQui vient de tomberDe la gouttière
Assieds-toi doncA mes côtésAu bord de l’eau Que le ciel bleuitEn ta présenceMais qui sans toiSe recouvre de gris
Je viens de voler Un rayon de lumière Du soleil levant Je le sens qui trépigne Au fond de ma poche On le dirait A deux doigts De suffoquer Tiens bon lui dis-je Sois patient Si tu survis C’est promis Je te rendrai ce soir Au soleil couchant Jacques Herman 2013
Tout ce qui brillait De mille feux soudain Au milieu de la nuit S’est éteint On étouffe A dit quelqu’un L’obscurité me fait peur C’est le châtiment S’est exclamé Un prophète de malheur Une panne ordinaire
Il ne s’adonne jamais A des tours de passe-passe Et n’a que dédain Pour les tapis volants La malle des Indes Et la divination Il n’a pour horizon Dans le temps qui trépasse Que la transmutation Du velours de la nuit En un tissu de jour Tendant les bras le soir