Elles se racontaientDes récits burlesquesSanguinaires ou cruels
Dans les champs endolorisPar les bottes du pillageJamais plus
Un verre de vinTrès ordinaireQui se prenaitPour le roi du comptoir Affichait
J’ai vu des melonsMoins chers qu’à GaudillotPlus sucrésPlus juteuxBien meilleursA tout dire
Mon jour de chance est arrivéDit la feuille en tombantDe l’arbre par le ventD’automne
Il suffit qu’un caillouMinuscule bousculeLa surface de l’eauPour perdre aussitôtSon insignifiance
J’ai vu ton ombreEt ton étoileEt tes cheveux longsQui touchent terreEt tes yeux marrons
Ton silence fait vibrerLa campagne endormieLe ciel tout entierFrissonne de toiEt mon âme frémitDans le magma du monde
De nos douleursLancinantes naquitUne espèce d’étoileQu’on eût ditModérément filante
Le temps s’étireComme au réveil un chatJusqu’au risque deLa déchirureQuand l’heure sonne claireEt brilleComme un sou d’argent