Une petite voixNasillardeEt placée si hautQu’elle risque en tombantDe se fracasser
J’ai toujours voulu voirEn bleu pâle le grisEt en rose le noir
Les doigts s’étiraientSous la lampe de bronzeParaissaient hésiterUn instant puis soudainPris de rage fiévreuseSaisirent la pagePour la chiffonner
Deux corbeauxEn livrée blancheHaut perchésSur une brancheHennissentAboientMiaulentA longueur de journée
Au nom du pireEt du meilleurAu nom de dieux de pacotilleAu nom de petits bonheursAu nom de joies pourries
Deux soeurs pour un couventDeux chiennes pour un chatDeux coeurs pour entamerUne triste complainteQui assombrit l’été
Voici le pain qui nourrit notre corps Voici le feu qui réduit en scories Les déchets de l’âme et du coeur Et voici quelques fleurs Blanches et parfumées Pour servir de décor
Cri de douleurPerçantSuraiguMais si bref qu’ont eût ditUne gicléeOu comme une brisure
Sur un lit de fraîches rosesDe glaïeuls et d’oeillets blancsSans broncher il se reposeAu-delà des barrièresDe l’espace et du temps
Tapie dans l’herbe hauteLa bête attend sa proieLa faune tremble de peur