Le plus petit d’entre eux Nous souriait En nous montrant du doigt Le nuage gris-vert Qui dominait les toits De la ville endormie
Mais qui dira jamais La majesté du Rhin Réfractaire à l’effort L’air un peu fier Parfois hautain Quand il hâte le flot Vers les brumes du Nord Entre les courbes lascives
Tous les funambules Du monde sont priés De se rendre illico Sous mon petit chapeau Qui fait office de chapiteau De cirque dégénéré
Des heures englouties Au fond de l’océan Tentent mais en vain De remonter le temps
Toi ma folie des bois Ma fée des buissons Mon elfe des bulles De savon
Quand sonnera l’heureDu ciel et de la terreIl ne restera plusQue des traces confusesEntre ombres et lumièresEntre joies et douleurs
Dans la corbeille de fruits Fraîchement cueillisUne moucheLentement se promèneDans le veloursD’une pêche roséePuis s’arrête soudain Comme tétanisée
Surgie de la plus hauteDes longues cheminées Et s’étirant comme un chat Qui daigne se réveillerLa fumée se déroule Sur le ciel au couchant
Chacun des motsDont les fibres s’accrochentAu papier délavéJauniMalodorantD’un vieux cahier d’écoleS’agite S’exciteExécute des cabriolesPour se faire remarquer