Fissures du verglasEngelures des facesSourires figésComme des rictus qu’on dirait moqueurs
Poésies contemporaines
Sur le fleuve en son milieuFlotte un cercueilQue le courant
Épuisée par ses heures D’hivernale présence La nuit soudain s’élance A corps perdu Dans le lit que le jour Vient de quitter Plein d’ardeur nouvelle Et de courage recouvré
Que le Dieu Tout Puissant Miséricordieux protège Sur les trottoirs hivernaux Qui débordent de neige Nos vieux os desséchés
Je prends patience Comme tu le vois Puisqu’en silence J’attends la mort Après laquelle on réduira Mon corps en poudre
Dans la goutte accrochée Au bord du plat tu lis Toute la gravité du monde
Trois gouttes de pluie Se poursuivent sur la pierre Je parie Comme toujours Sur la dernière
Le ciel cafardeux Prie Dieu qu’un nuage Surgisse pour casser Son immensité bleue
On nous a demandé Notre poids Notre taille La pointure de nos pieds La couleur de nos yeux