Grisâtre le corps Pendu au bout De la corde semble Blanchir par désir De rejoindre le monde
Dans les pieds de la table Les os Semblent avoir Terriblement souffert Les pieds furent replâtrés Rééduqués Par kinésithérapie
Pas le temps de déposer Sur la table un papier D’écrire mais grands dieux Pourquoi Des lignes d’adieu
Au commencement Le Verbe tremblotait Frêle Hésitant Alors que nul Apparemment
Il t'a fallu courir beaucoup Il t'a fallu courir longtemps Il t'a fallu courir parfois si vite Que tu t'es laissé
Au grattoir j'efface Ou tente d'effacer La rouille tenace Qui m'empêche d'avancer D'absorber le souffle
Quel est le vent Vorace Goulu Qui avale les amours Après avoir soufflé dessus Quel est le vent Hargneux
Le point où j'en suis Chaque jour s'amenuise Rétrécit Jusqu'à me faire Craindre le pire Je redoute en effet
En ce jour A cette heure Tu me parais te fondre Dans les douces vapeurs D'un ciel d'été Tu disparais dans le lointain
Nous garderons la trace Des petits cochons Des petits veaux Des petites poules Du chien-chien dans la cour Qui aboie pour rien Des jeunes fermiers qui font l'amour A côté de la fosse à purin De la pluie qui tombe