Entre le bois perdu Dans les brumes profondes Et nous Que vois-tu Je vois une fille Jeune et blonde Entièrement nue
Levons un verre A la santé des chevaux Des mantes religieuses Du Beaujolais nouveau Levons un verre Au frais cerfeuil
Un trait de crayon De couleur indéfinie Qui traverse le ciel Une goutte d’eau Qui devient océan
A l’heure où la nuit Comme la mer se retire Nous disons Tiens regarde Voici l’aube Profites-en Elle va bientôt mourir
Le poisson meurt dans la vague Entre deux mers Ou dans l’étang Le fleuve ou la rivière D’abord il tourne en rond
La lumière du jour Nous désarme Qu’on la mette au pilori Dit l’un L’autre crie Qu’on la crucifie
Je m’en irai loin Si loin que jamais Tu ne me trouveras Je ne m’arrêterai Qu’à l’écume des vagues Et sur le sable tiédi
On frappe à la porte Je dénombre les coups Au cent vingt-sixième J’ouvrirai Promis Juré
Ensemble nous Ferons naufrage Ensemble nous Surnagerons Nous rejoindrons la plage Où nous enjamberons Les corps allongés A demi dénudés
Tant va la cruche A l’eau Qu’elle finit Par se remplir D’inavouables envies D’insondables désirs Aussitôt pleine