Des roseaux noirs Des herbes jaunes Un reflet pale du soleil Sur l'eau glauque de l'étang Plein d'algues visqueuses Et plongé dans
Je ne m'occuperai plus de rien Ni des sillons d'écume A la suite du bateau Ni des tasses de café qu'on a bues hier Et qu'on a laissées traîner
Rien d’autre à faire Qu’à tailler le vent Le sertir et le vendre Comme un diamant Dans un écrin
La voilà nue Entièrement Dans la tendre verdeur Du blé de printemps Blanche Mince Fragile
Elle a roulé dans les bras nus De la mer agitée Par les grands vents venus Remettre à jour Les choses de ce monde
Le bateau de papier Que j’avais plié Naguère en souvenir de toi Et que d’une main tremblante J’avais posé
A la fin du jour Ils m’ont ouvert Tout grand Des portes Bâtiment trois Quartier quatre
Eteignons l’incendie Les souvenirs Nous brûlent le coeur Et la rivière est tarie Le sable trop chaud Nous torture les pieds
Vous a-t-on jamais dit Les malheurs endurés Par le verre pilé La viande hachée Le secret percé Vous a-t-on jamais dit
Entre les rochers noirs Et la mer Aujourd’hui affable Hier déchaînée Une jeune femme