Voilà de l'herbe tendre Fraîchement coupée Voilà des mouches Par nuées Voilà des fraises des bois Des mûres
Des débris humains Forment barrière Droit devant nous Crânes alignés Rangées d'ossements jaunâtres
Pourquoi donc Puisque tout est silence En ces lieux endormis Perçoit-on Tant de bruit
Une hache dans un coin De la cour m'interpelle Je l'observe du coin de l'oeil J'ai la vague impression Qu'elle me sourit
Quand l'ombre vient à lâcher La proie pour elle-même La lumière se gratte Le crâne et s'interroge Dans les coulisses On murmure
Rien n'encourage Davantage Que les conseils d'amis Prends les cornes Par le taureau
Assis sur un banc Du Square-Maupassant Dans la fraîcheur Du crépuscule Il agite les bras Pointe du doigt
Le petit étang Déborde d'émotion L'unique poisson A poussé son Dernier soupir On raconte que
Ici naguère encore Le canon grondait Le silence aujourd'hui A repris tous ses droits Et jusqu'à l'horizon Le ciel S'est revêtu de paix