Chez moi C’est une racine moussue D’un arbre inconnu Dans la forêt voisine Chez moi C’est un carré de sable
Jamais à midi Au coeur de l’été Le ciel n’avait été Aussi gris qu’en ce jour Où Walter m’annonça
Le poisson rouge A tant souffert Dans son bocal Qu'il m'a prié De lui tirer Une balle
Je t'ai longtemps cherchée Dans les forêts humides Les déserts rougis Par la colère des dieux Et les étangs pourris
Quand une cloche grêle Qu'on eût dit fêlée S'est mise à sonner Quelques coups Dans une une chapelle oubliée En bordure d'un champ de blé Ma vie soudain S'est raccourcie De moitié
Dès l’aube humide Le long du canal embrumé Tous les arbres furent étêtés Mutilés
J'ai crains de te perdre Et je t'ai perdue J'ai crains de me perdre Et je me suis perdu
Douze hommes qui courent Après rien Sur la plage Et des vagues qui roulent En vain
La portière s'est refermée Par la fenêtre elle nous a Fait signe de rentrer Mais nous ne pouvions