Poésies contemporaines

Ne vous en déplaise Je viens Fendre l’eau de la mer Au fil de l’épée Seul m’importe A vrai dire  

Tout sonne juste ce matin Bien plus juste qu’à l’ordinaire Ainsi l’eau du canal Que des hommes en blanc Repeignent en vert Les hauts peupliers  

Les jours se suivent Et se ressemblent au point Qu’on ne peut plus Les distinguer A moins Qu’on ne les chiffre Qu’on ne les étiquette Qu’on ne les nomme  

Regarde petit Là Devant toi Se dresse un mur Si haut qu’on ne voit Rien d’autre que lui Et un bout de ciel gris    

La maison du poète est fermée Mais un maigre portail Aux trois-quarts rouillé Vaguement entrouvert Donne accès au jardin  

Dans l’allée des marronniers Des marins avinés Passent et repassent A travers la langueur D’un soir d’été  

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