Les bancs publics Pleurent sous la pluie Le square Transpire l’indifférence
Qui parle d'amour ici Hurle un ivrogne qui Tape du poing sur le comptoir Et fait trembler son verre Un couple attablé Près de la fenêtre
De l'eau qui coule entre tes doigts Te raconte les joies Et les malheurs de l'éphémère Sur la rive gauche de la rivière Des oies jacassent
Pousse la porte Il n'y a rien derrière Rien qu'un peu de vent Des relents du passé Un courant d'hier
Au bout de la plage le port Au bout du port la jetée Au bout de la jetée le phare
Autour de nous tout a changé La rue de Grève a disparu Le square itou Ils ont détruit la gare Les trains paraît-il
J'ai usé bien des limes Et beaucoup transpiré A scier les barreaux Mais ils ont remporté Contre moi la victoire
Par la fenêtre ouverte Une mésange est entrée Dans ton coeur Et futée Elle a bien su que faire Pour n'en plus jamais sortir