Le corps du violon Repose par Vingt mètres de fond Son âme en revanche Lui a fait faux bond Elle balance
La forêt vient de se taire Le soleil paraît givré Les branches d'un sapin Ont servi de gibet Pour mésanges charbonnières
Elle se tenait assise Dans un coin de la cuisine A même le sol Les genoux écartés Les pieds croisés Sur les carreaux gris
Au bout de la branche La feuille croit Que sa dernière heure Est venue D'ailleurs Quelque chose en elle
Dans le bruit de nos pas Nous croyons reconnaître L'écho de nous-mêmes Et notre affermissement Mais de fait C'est la forêt
Les têtes tombent Comme des tuiles Sur le trottoir A force La ville Devient dépotoir Enfants nettoyeurs En attente de l'heure
Laisse à la lumière Le choix des armes Peut-être jettera-t-elle Son dévolu sur l'ombre Laisse-la courir
Les mains dans les poches Le pas traînant Il marche dans Son for intérieur Comme un promeneur
Tu voudrais cueillir Cette fleur tatouée Dans les profondeurs De son décolleté Mais ta main Hésitante