Tiens voici la mer Le vent Les vagues L'écume abondante Le sac et le ressac Et l'amour qui divague Serait-ce l'heure
Les doigts croisés Comme s'il allait Se mettre à dire une prière Seul Debout sur la jetée Il semble présider A l'enfantement du jour
Vendredi matin Chambre deux cent trois La vieille a encore oublié de mourir A moins que Dieu n'ait pas voulu d'elle La journée sera longue Ponctuée de soupirs
Le jour émerge à peine Le Rhône dégrisé Recouvre ses esprits Il reprend le cours Ordinaire de la vie Sur l'une des berges
Tu viens de me quitter Définitivement Je reste à la fenêtre Avec les enfants J'observe les corbeaux Qui noircissent le jardin
Quand on m'a dit Ton chien est mort Un frisson M'a parcouru l'échine Quand tu m'as dit Prends mon vélo
Ils tendent l'oreille Cherchent à comprendre Mais un mauvais silence Vient boucher l'horizon
Le vent cherche à s'infiltrer Sous tes paupières closes Mais tu t'es endormie Définitivement La bouche ouverte Sur l'oreiller rose
Narcissique Distant Taciturne Méprisant Repoussant le monde Comme on éloigne du Revers de la main Sur la table Les miettes de pain Il a rempli sa vie De solitude Et de mélancolie