Vous a-t-on jamais dit Que vous ressembliez A la petite fille De la photographie Qui tient Dans les mains Un crâne Et deux tibias
D’un long fleuve tranquille Un chapeau suit le cours Il traverse les champs Les forêts Et les villes Les deux rives du fleuve
Des milliers d’anges gras Trop lourds Obèses Se sont écrasés Sur les toits de la ville Qu’ils ont brisés Sur les jardins désormais
L’homme malade De solitude S’est assis Sur la margelle du puits De la place du marché Ce vendredi
Le ruisseau capricieux Paraît irrité Ulcéré Blessé dans Son amour-propre Il nous menace De ne plus couler Et selon Les avis compétents
Dans la rue fatiguée Les façades ridées Chaque jour se réveillent Au soleil levant Les unes aux autres Trop habituées
Adrien s'est caché Derrière le comptoir On l'appelle Il ne répond pas On se fâche On insiste
Sirènes accrochez-vous A vos algues profondes Bien à l'abri du monde De la vénalité Chez nous l'amour
Si tu reviens Je m'en ira Si tu t'en vas Je restera Si tu demandes Quoique ce soit
Je n'ai jamais choisi rien d'autre Pour guider mes pas dans le monde inconnu Que la fragile poussière perdue Par le temps qui se promène Indolent Au-delà de nous Silence Ai-je hurlé aux voix de sirènes