TSUICA
” et le parfum des prunes qui roulant à terre
pourrissent dans le temps, infiniment vertes ”
Pablo Neruda
à Ion Zaharia
Il ne faut pas avoir peur des prunes
ni de l’insecte à carapace de bouclier africain, rouge et or,
avec deux yeux exorbités qui vous glacent
ni de Mandelstam à la prose caracolante
à peine le sang versé.Et les trilles du miroir
dans le désordre dévolu à l’ombre.
Les formes emmêlées du dedans
façonnent un portrait noir
de l’oiseau enlevé
au matin des images.
Eric Allard
au jeu des joies.Quand sur le visage qui bat
languit une prière
de lèvres closes,
les myriades d’oiseaux
retardent leur envol
vers la parole blanche.
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comme un geste qui grandit dans le soir.La page trop blanche
te replie sur moi-même
qui vis d’absence de mer
tout au début de tes sources.
Demain sans toi m’atterre
tant le miroir me renvoie
je vais avec le feu, le vent
au bal masqué de l’infortune.
L’eau en amont
agit en pâle dormeur.Le blouson noir de l’orage
cache un couteau de lumière.
La forme dans le dé
joue sa dernière manche.
Je ne suis pas armé.
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Mes yeux brûlés d’ailleurs dévisagent le temps, Je suis comme un bateau qui tangue et qui chavire, Angoisse et volupté, gréement contre gréement Comme des fiancées, me prennent et me désirent.
Elle est toute petite, une rose la garde, La lune réfléchit ses cheveux acajou, Elle dort. Un ange s’est posé, par mégarde Sur ses yeux refermés, en ce matin d’août.
Et voici que le jour colle ses joues aux vitres, Et que le rossignol invite le printemps, Brindilles et roseaux font des gestes de pitres, Tandis que le coucou réveille les amants.
Un rayon de soleil levant caresse et dore le marais des iris et des grands oeillets blancs, sous le disque divin, sa chevelure d’or est ceinte d’un ruban au liséré d’argent.