Voilà votre portrait. C’est votre grâce altière,
C’est votre beauté grecque, en la pâle lumière
Filtrée à travers l’or d’un vieux vitrail flamand ;
De longs et chauds rayons caressent doucement
Votre lèvre entr’ouverte où flotte la parole,
Et font de vos cheveux une blonde auréole ;
L’étincelle amoureuse illumine vos yeux,
Vos yeux doux et troublants, vos yeux mystérieux
Dont le regard se perd dans l’infini du rêve.
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Oh ! le cortège en cette allée où les lilas,
Témoins de notre amour au printemps de l’année.
Penchaient sur son cercueil leur front lourd de verglas !
Rose est morte ! Ses yeux ont éteint leurs éclats :
Nul astre désormais guide ma destinée.
Seule en le grand désert mon âme abandonnée
Entend sonner l’adieu funèbre de son glas.
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Nous nous étions connus tout petits à l’école.
Comme son père était de mon père voisin,
Nous partions tous les deux sac au dos le matin
Nos têtes s’encadraient d’une même auréole.
Dans la rose candeur du sourire enfantin,
Nous étions bons amis. Quand les flots du Pactole
Roulaient chez l’un de nous, par hasard, une obole,
Nous divisions toujours en deux parts le festin.
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Grand’mère demande un portrait de Rose,
Mais la belle enfant, moins qu’un papillon
Nous ferait l’honneur d’un semblant de pose.
Puisque j’ai garni ma palette en vain,
Je voudrais, aux sons berceurs de la lyre,
Le front inspiré par l’art souverain,
En des strophes d’or chanter son sourire.
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Avant que la sublime aurore de l’histoire
Auréole leurs fronts par la Muse ennoblis,
Nos aëdes en vain luttent dans la nuit noire
Dont le morne linceul les couvre de ses plis.
Merci d’avoir, au seuil des injustes oublis,
Pieusement tressé pour honorer leur gloire,
Le laurier solennel, les roses et les lys
Sur l’emblème sacré de la lyre d’ivoire !
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À Albert Lozeau. Devant l’iniquité du destin qui t’accable, Ton âme, habituée aux lumineux sommets Du royaume de l’Art et de l’Impérissable, Trop fière pour pleurer, triomphe désormais ;
Hommage de la jeunesse canadienne. Barde sublime et fier que la grâce accompagne, Nous t’aimons pour l’honneur de la vieille Bretagne, Pour le rayonnement de son nom vénéré Que tu vas répandant partout, de grève en grève ; Nous t’aimons pour la gloire immense de ton rêve Épris d’un Idéal à tout jamais sacré…
À mon illustre maître Gérôme Écrit au bas d’une gravure Représentant son chef-d’œuvre « Les Deux Majestés ».
Les derniers visiteurs sortaient du cimetière. C’était à l’heure calme où le soleil s’endort : Avant de s’engloutir dans son lit de lumière, Il avait embrasé le ciel de Thermidor.
Tu planas sans fatigue à la voûte infinie, Comme sur notre nuit un astre radieux, Toi qui fus le plus noble, et modulas le mieux Hosanna triomphal et plainte d’agonie !