La nuit d’hiver descend sur le grand bois mouvant. Du ciel blafard la neige à flots tombe, et le vent Siffle et hurle à travers les troncs couverts de glace Des arbres dépouillés qui tordent dans l’espace Leurs longs bras forcenés comme de noirs démons. L’ouragan, dévalant de la cime des monts, De rires…
Dans la forêt et sur la cage Nous étions trente voyageurs. Crémazie. Row, Brothers, row, the stream runs fast, The Rapids are near, and the day light’s past. Moore. Dans le lointain des eaux calmes et solennelles Où la nuit de mai va bientôt ouvrir ses ailes, Sur le miroir du lac par le…
À M.-M. Fleury Ainsi qu’un blanc troupeau qui marche au sacrifice, Les grands flots moutonneux vont vers le précipice, Et, comme subissant la fascination Du monstre à l’écumeuse et fauve torsion, L’immense nappe d’eau bouillonnante et rapide S’arrondit brusquement et bondit dans le vide.
Au bord du lac Saint-Jean, non loin de Roberval, Dans un lieu si charmant qu’il n’a pas de rival, Lorsque mai fait briller sa corbeille éclatante, Quatre cents Montagnais viennent planter leur tente.
Un soir de l’an dernier, à la fin de septembre, Au temps où sur les prés flotte l’odeur de l’ambre, Où les blés blondissants ondulent mollement Comme des flots d’or pleins d’un doux bruissement, Je passais, par hasard, dans un petit village Qui s’élève pimpant et coquet sur la plage Du lac Saint-Jean.
À M Pierre Duot Je suis né, vers soixante, au square Chaboillez, Et j’étais le plus vieux de cinq enfants choyés Par une mère aussi vertueuse que belle, Dont je crois voir toujours rayonner la prunelle. Mon père ― aucun ne fut plus brave que le mien ― Mon père était, messieurs, un mécanicien…
À M F. Lhomme, auteur de la « Comédie d’aujourd’hui » C’est un fou, c’est un fou que nul ne peut guérir. Tout enfant, il passait de longs jours à courir Dans les prés, dans les bois, au bord des précipices. La solitude a fait en lui germer des vices, Et dans les chants…
sur le don de cent mille dollars qu’il a fait à la ville d’Ottawa pour la fondation d’une bibliothèque publique Comme l’aigle, planant sur les plus fiers sommets, Fixe l’astre brûlant, et ne répond jamais Aux cris du paon rempli de stupide insolence, Le poète inspiré, dominant tous les fronts, Dans son vol glorieux,…
À M. le Marquis de Lévis et À M. le Marquis de Nicolay Depuis longtemps, épris des choses du passé, Dans votre noble cœur vous aviez caressé L’espoir de contempler les forêts et les grèves Où, poursuivant toujours son rôle glorieux, Durant un siècle entier, la France des aïeux, Pour fonder un empire, a…
Amant des grandes eaux, des vastes horizons, Dans l’âme te sentant la flamme des Jasons, Tu brûles de voguer vers la zone lointaine Qui vit sombrer, hélas ! tant de puissants agrès, Et, pour collaborer à l’œuvre du progrès, Tu vas risquer tes jours, ô vaillant capitaine !