Poésie Victor Hugo

Les châtiments Livre III

Ô Robert, un conseil. Ayez l’air moins candide.
Soyons homme d’esprit. Le moment est splendide,
Je le sais ; le quart d’heure est chatoyant, c’est vrai ;
Cette Californie est riche en minerai,
D’accord ; mais cependant quand un préfet, un maire,
Un évêque adorant le fils de votre mère,
Quand un Suin, un Parieu, payé pour sa ferveur,
Vous parlant en plein nez, vous appelle sauveur,
Vous promet l’avenir ? atteste Fould et Magne,
Et vous fait coudoyer César et Charlemagne,
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– Sentiers où l’herbe se balance,
Vallons, coteaux, bois chevelus,
Pourquoi ce deuil et ce silence ?
– Celui qui venait ne vient plus.

– Pourquoi personne à ta fenêtre,
Et pourquoi ton jardin sans fleurs,
Ô maison ! où donc est ton maître ?
– Je ne sais pas, il est ailleurs.
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CHANSON

Pour les bannis opiniâtres,
La France est loin, la tombe est près.
Prince, préside aux jeux folâtres,
Chasse aux femmes dans les théâtres,
Chasse aux chevreuils dans les forêts ;
Rome te brûle le cinname,
Les rois te disent : mon cousin.
Sonne aujourd’hui le glas, bourdon de Notre-Dame,
Et demain le tocsin !
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I

Bien, pillards, intrigants. fourbes, crétins, puissances !
Attablez-vous en hâte autour des jouissances !
Accourez ! place à tous !
Maîtres, buvez, mangez, car la vie est rapide.
Tout ce peuple conquis, tout ce peuple stupide,
Tout ce peuple est à vous !

Vendez l’État ! coupez les bois ! coupez les bourses !
Videz les réservoirs et tarissez les sources !
Les temps sont arrivés.
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I

À présent que c’est fait, dans l’avilissement
Arrangeons-nous chacun notre compartiment ;
Marchons d’un air auguste et fier ; la honte est bue.
Que tout à composer cette cour contribue,
Tout, excepté l’honneur, tout, hormis les vertus.
Faites vivre, animez, envoyez vos fœtus
Et vos nains monstrueux, bocaux d’anatomie ;
Donne ton crocodile et donne ta momie,
Vieille Egypte ; donnez, tapis-francs, vos filous ;
Shakespeare, ton Falstaff ; noires forêts, vos loups ;
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” Mais que je suis donc heureux d’être né en Chine ! Je possède une maison pour m’abriter, j’ai de quoi manger et boire, j’ai toutes les commodités de l’existence, j’ai des habits, des bonnets et une multitude d’agréments ; en vérité la félicité la plus grande est mon partage ! ”

Tien-Ki-Chi, lettré chinois

Il est certains bourgeois, prêtres du Dieu Boutique,
Plus voisins de Chrysès que de Caton d’Utique,
Mettant par-dessus tout la rente et le coupon,
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Lorsque Abd-el-Kader dans sa geôle Vit entrer l’homme aux yeux étroits Que l’histoire appelle – ce drôle, – Et Troplong – Napoléon trois ;

Ciel ! après tes splendeurs qui rayonnaient naguère, Liberté sainte ; après toutes ces grandes guerres, Tourbillon inouï ; Après ce Marengo qui brille sur la carte, Et qui ferait lâcher le premier Bonaparte A Tacite ébloui ;  

Ainsi les plus abjects, les plus vils, les plus minces Vont régner ! ce n’était pas assez des vrais princes Qui de leur sceptre d’or insultent le ciel bleu, Et sont rois et méchants par la grâce de Dieu ! Quoi ! tel gueux qui, pourvu d’un titre en bonne forme, A pour toute splendeur…

Un jour, maigre et sentant un royal appétit, Un singe d’une peau de tigre se vêtit. Le tigre avait été méchant, lui, fut atroce. Il avait endossé le droit d’être féroce. Il se mit à grincer des dents, criant : « Je suis Le vainqueur des halliers, le roi sombre des nuits ! » Il…

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