Sont de la boue avant d’être de la poussière.
Oui, certes, ils passeront et mourront. Aujourd’hui
Leur vue à l’honnête homme inspire un mâle ennui.
Envieux, consumés de rages puériles,
D’autant plus furieux qu’ils se sentent stériles,
Ils mordent les talons de qui marche en avant.
Ils sont humiliés d’aboyer, ne pouvant
Jusqu’au rugissement hausser leur petitesse.
Ils courent, c’est à qui gagnera de vitesse,
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Un autre Paul-Emile, un autre Cicéron ;
Ces hommes ont été grands, puissants, populaires,
Ont marché, précédés des faisceaux consulaires,
Ont été généraux, magistrats, orateurs ;
Ces hommes ont parlé devant les sénateurs ;
Ils ont vu, dans la poudre et le bruit des armées,
Frissonnantes, passer les aigles enflammées ;
La foule les suivait et leur battait des mains ;
Ils sont morts ; on a fait à ces fameux Romains
Des tombeaux dans le marbre, et d’autres dans l’histoire ;
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Exploitant Dieu qui rêve au fond du firmament,
Vous avez, au milieu du divin évangile,
Ouvert boutique effrontément ;
Parce que vous feriez prendre à Jésus la verge,
Cyniques brocanteurs sortis on ne sait d’où ;
Parce que vous allez vendant la sainte Vierge
Dix sous avec miracle et sans miracle un sou ;
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Ils sont assis dans l’ombre et disent : nous jugeons. Ils peuplent d’innocents les geôles, les donjons, Et les pontons, nefs abhorrées, Qui flottent au soleil, sombres comme le soir, Tandis que le reflet des mers sur leur flanc noir Frissonne en écailles dorées.
Tu ne dois pas chercher le pouvoir, tu dois faire Ton œuvre ailleurs ; tu dois, esprit d’une autre sphère, Devant l’occasion reculer chastement. De la pensée en deuil doux et sévère amant, Compris ou dédaigné des hommes, tu dois être Pâtre pour les garder et pour les bénir prêtre. Lorsque les citoyens, par la…
Non, Liberté ! non, Peuple, il ne faut pas qu’il meure ! Oh ! certes, ce serait trop simple, en vérité, Qu’après avoir brisé les lois, et sonné l’heure Où la sainte pudeur au ciel a remonté ;
Ne faisons pas saisir, trop pressés de punir,
Par le spectre Brutus le brigand Bonaparte.
Gardons ce misérable au sinistre avenir.
Vous serez satisfaits, je vous le certifie,
Bannis, qui de l’exil portez le triste faix,
Captifs, proscrits, martyrs qu’il foule et qu’il défie,
Vous tous qui frémissez, vous serez satisfaits.
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La nuit vient. Vénus brille.
L’ÉPÉE
Harmodius ! c’est l’heure.
LA BORNE DU CHEMIN
Le tyran va passer.
HARMODIUS
J’ai froid, rentrons.
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C’est un antre qu’un peuple en révolution
Creuse dans le granit, abri sûr et fidèle.
Joyeux, le peuple enferme en cette citadelle
Ses conquêtes, ses droits, payés de tant d’efforts,
Ses progrès, son honneur ; pour garder ces trésors,
Il installe en la haute et superbe tanière
La fauve liberté, secouant sa crinière.
L’œuvre faite, il s’apaise, il reprend ses travaux ;
Il retourne à son champ, fier de ses droits nouveaux,
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Et c’est là que la table est mise pour vous autres.
C’est là, sur cette nappe où, joyeux, vous mangez,
Qu’on voit, – tandis qu’ailleurs, nus et de fers chargés,
Agonisent, sereins, calmes, le front sévère,
Socrate à l’Agora, Jésus-Christ au Calvaire,
Colomb dans son cachot, Jean Hus sur son bûcher,
Et que l’humanité pleure et n’ose approcher
Tous ces gibets où sont les justes et les sages ;
C’est là qu’on voit trôner dans la longueur des âges,
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