Poésie Victor Hugo

Les contemplations

Un jour je vis, debout au bord des flots mouvants,
Passer, gonflant ses voiles,
Un rapide navire enveloppé de vents,
De vagues et d’étoiles ;

Et j’entendis, penché sur l’abîme des cieux,
Que l’autre abîme touche,
Me parler à l’oreille une voix dont mes yeux
Ne voyaient pas la bouche :

“Poëte, tu fais bien ! Poëte au triste front,
Tu rêves près des ondes,

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Il est temps que je me repose ;
Je suis terrassé par le sort.
Ne me parlez pas d’autre chose
Que des ténèbres où l’on dort !

Que veut-on que je recommence ?
Je ne demande désormais
A la création immense
Qu’un peu de silence et de paix !

Pourquoi m’appelez-vous encore ?
J’ai fait ma tâche et mon devoir.

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Ils marchaient à côté l’un de l’autre ; des danses
Troublaient le bois joyeux ; ils marchaient, s’arrêtaient,
Parlaient, s’interrompaient, et, pendant les silences,
Leurs bouches se taisant, leurs âmes chuchotaient.
Ils songeaient ; ces deux coeurs, que le mystère écoute,
Sur la création au sourire innocent
Penchés, et s’y versant dans l’ombre goutte à goutte,
Disaient à chaque fleur quelque chose en passant.
Elle sait tous les noms des fleurs qu’en sa corbeille
Mai nous rapporte avec la joie et les beaux jours ;
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On y revient ; il faut y revenir moi-même.
Ce qu’on attaque en moi, c’est mon temps, et je l’aime.
Certe, on me laisserait en paix, passant obscur,
Si je ne contenais, atome de l’azur,
Un peu du grand rayon dont notre époque est faite.

Hier le citoyen, aujourd’hui le poète ;
Le “romantique” après le “libéral”. — Allons,
Soit ; dans mes deux sentiers mordez mes deux talons.
Je suis le ténébreux par qui tout dégénère.
Sur mon autre côté lancez l’autre tonnerre.

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Pure Innocence ! Vertu sainte ! O les deux sommets d'ici-bas ! Où croissent, sans ombre et sans crainte, Les deux palmes des deux combats !  

(extrait, I) Je suis l'être incliné qui jette ce qu'il pense ; Qui demande à la nuit le secret du silence ; Dont la brume emplit l'oeil ; Dans une ombre sans fond mes paroles descendent, Et les choses sur qui tombent mes strophes rendent Le son creux du cercueil.  

Pendant que le marin, qui calcule et qui doute Demande son chemin aux constellations ; Pendant que le berger, l'oeil plein de visions, Cherche au milieu des bois son étoile et sa route ; Pendant que l'astronome, inondé de rayons,  

Le vallon où je vais tous les jours est charmant, Serein, abandonné, seul sous le firmament, Plein de ronces en fleurs ; c'est un sourire triste. Il vous fait oublier que quelque chose existe, Et, sans le bruit des champs remplis de travailleurs, On ne saurait plus là si quelqu'un vit ailleurs.  

Maintenant que mon temps décroît comme un flambeau, Que mes tâches sont terminées ; Maintenant que voici que je touche au tombeau Par les deuils et par les années,

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