Ne faisons pas saisir, trop pressés de punir,
Par le spectre Brutus le brigand Bonaparte.
Gardons ce misérable au sinistre avenir.
Vous serez satisfaits, je vous le certifie,
Bannis, qui de l’exil portez le triste faix,
Captifs, proscrits, martyrs qu’il foule et qu’il défie,
Vous tous qui frémissez, vous serez satisfaits.
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La nuit vient. Vénus brille.
L’ÉPÉE
Harmodius ! c’est l’heure.
LA BORNE DU CHEMIN
Le tyran va passer.
HARMODIUS
J’ai froid, rentrons.
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C’est un antre qu’un peuple en révolution
Creuse dans le granit, abri sûr et fidèle.
Joyeux, le peuple enferme en cette citadelle
Ses conquêtes, ses droits, payés de tant d’efforts,
Ses progrès, son honneur ; pour garder ces trésors,
Il installe en la haute et superbe tanière
La fauve liberté, secouant sa crinière.
L’œuvre faite, il s’apaise, il reprend ses travaux ;
Il retourne à son champ, fier de ses droits nouveaux,
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Et c’est là que la table est mise pour vous autres.
C’est là, sur cette nappe où, joyeux, vous mangez,
Qu’on voit, – tandis qu’ailleurs, nus et de fers chargés,
Agonisent, sereins, calmes, le front sévère,
Socrate à l’Agora, Jésus-Christ au Calvaire,
Colomb dans son cachot, Jean Hus sur son bûcher,
Et que l’humanité pleure et n’ose approcher
Tous ces gibets où sont les justes et les sages ;
C’est là qu’on voit trôner dans la longueur des âges,
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Soyons homme d’esprit. Le moment est splendide,
Je le sais ; le quart d’heure est chatoyant, c’est vrai ;
Cette Californie est riche en minerai,
D’accord ; mais cependant quand un préfet, un maire,
Un évêque adorant le fils de votre mère,
Quand un Suin, un Parieu, payé pour sa ferveur,
Vous parlant en plein nez, vous appelle sauveur,
Vous promet l’avenir ? atteste Fould et Magne,
Et vous fait coudoyer César et Charlemagne,
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Vallons, coteaux, bois chevelus,
Pourquoi ce deuil et ce silence ?
– Celui qui venait ne vient plus.
– Pourquoi personne à ta fenêtre,
Et pourquoi ton jardin sans fleurs,
Ô maison ! où donc est ton maître ?
– Je ne sais pas, il est ailleurs.
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Pour les bannis opiniâtres,
La France est loin, la tombe est près.
Prince, préside aux jeux folâtres,
Chasse aux femmes dans les théâtres,
Chasse aux chevreuils dans les forêts ;
Rome te brûle le cinname,
Les rois te disent : mon cousin.
Sonne aujourd’hui le glas, bourdon de Notre-Dame,
Et demain le tocsin !
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Bien, pillards, intrigants. fourbes, crétins, puissances !
Attablez-vous en hâte autour des jouissances !
Accourez ! place à tous !
Maîtres, buvez, mangez, car la vie est rapide.
Tout ce peuple conquis, tout ce peuple stupide,
Tout ce peuple est à vous !
Vendez l’État ! coupez les bois ! coupez les bourses !
Videz les réservoirs et tarissez les sources !
Les temps sont arrivés.
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À présent que c’est fait, dans l’avilissement
Arrangeons-nous chacun notre compartiment ;
Marchons d’un air auguste et fier ; la honte est bue.
Que tout à composer cette cour contribue,
Tout, excepté l’honneur, tout, hormis les vertus.
Faites vivre, animez, envoyez vos fœtus
Et vos nains monstrueux, bocaux d’anatomie ;
Donne ton crocodile et donne ta momie,
Vieille Egypte ; donnez, tapis-francs, vos filous ;
Shakespeare, ton Falstaff ; noires forêts, vos loups ;
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Tien-Ki-Chi, lettré chinois
Il est certains bourgeois, prêtres du Dieu Boutique,
Plus voisins de Chrysès que de Caton d’Utique,
Mettant par-dessus tout la rente et le coupon,
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