Ils viennent un moment nous faire un peu de jour,
Puis partent. Ces enfants, que nous croyons les nôtres,
Sont à quelqu’un qui n’est pas nous. Mais les deux autres,
Tu ne les vois donc pas, vieillard ? Oui, je les vois,
Tous les deux. Ils sont deux, ils pourraient être trois.
Voici l’heure d’aller se promener dans l’ombre
Des grands bois, pleins d’oiseaux dont Dieu seul sait le nombre
Et qui s’envoleront aussi dans l’inconnu.
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Les oiseaux semblent d’air et de lumière fous ;
L’âme dans l’infini croit voir un grand sourire.
À quoi bon exiler, rois ? à quoi bon proscrire ?
Proscrivez-vous l’été ? m’exilez-vous des fleurs ?
Pouvez-vous empêcher les souffles, les chaleurs,
Les clartés, d’être là, sans joug, sans fin, sans nombre,
Et de me faire fête, à moi banni, dans l’ombre ?
Pouvez-vous m’amoindrir les grands flots haletants,
L’océan, la joyeuse écume, le printemps
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D’abord la rime hésita.
Ce devait être Inésille… –
Mais non, c’était Pepita.
Seize ans. Belle et grande fille… –
(Ici la rime insista :
Rimeur, c’était Inésille.
Rime, c’était Pepita.)
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Étant femme, se sent reine ; tout l’A B C
Des femmes, c’est d’avoir des bras blancs, d’être belles,
De courber d’un regard les fronts les plus rebelles,
De savoir avec rien, des bouquets, des chiffons,
Un sourire, éblouir les coeurs les plus profonds,
D’être, à côté de l’homme ingrat, triste et morose,
Douces plus que l’azur, roses plus que la rose ;
Jeanne le sait ; elle a trois ans, c’est l’âge mûr ;
Rien ne lui manque ; elle est la fleur de mon vieux mur,
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Il est bien grand, il contient Dieu.
Les enfants sont, avant de naître,
Des lumières dans le ciel bleu.
Dieu nous les offre en sa largesse ;
Ils viennent ; Dieu nous en fait don ;
Dans leur rire il met sa sagesse
Et dans leur baiser son pardon.
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Et ne savent où se cacher.
Brune et blonde, grande et petite,
Elles dansaient près du clocher ;
Une chantait, pour la cadence ;
Les garçons aux fraîches couleurs
Accouraient au bruit de la danse,
Mettant à leurs chapeaux des fleurs ;
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Ce vase pâle et doux comme un reflet des eaux,
Couvert d’oiseaux, de fleurs, de fruits, et des mensonges
De ce vague idéal qui sort du bleu des songes,
Ce vase unique, étrange, impossible, engourdi,
Gardant sur lui le clair de lune en plein midi,
Qui paraissait vivant, où luisait une flamme,
Qui semblait presque un monstre et semblait presque une âme,
Mariette, en faisant la chambre, l’a poussé
Du coude par mégarde, et le voilà brisé !
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L’hiver s’enfuit et se dérobe.
L’année ôte son vieil habit ;
La terre met sa belle robe.
Tout est nouveau, tout est debout ;
L’adolescence est dans les plaines ;
La beauté du diable, partout,
Rayonne et se mire aux fontaines.
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Car l’enfant a besoin du rêve plus que l’homme,
Cette terre est si laide alors qu’on vient du ciel !
L’enfant cherche à revoir Chérubin, Ariel,
Ses camarades, Puck, Titania, les fées,
Et ses mains quand il dort sont par Dieu réchauffées.
Oh ! comme nous serions surpris si nous voyions,
Au fond de ce sommeil sacré, plein de rayons,
Ces paradis ouverts dans l’ombre, et ces passages
D’étoiles qui font signe aux enfants d’être sages,
Ces apparitions, ces éblouissements !
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Jeanne l’arrache, et saigne, et c’est là son caprice ;
Elle arrive, montrant son doigt presque en lambeau.
– J’ai, me dit-elle, ôté la peau de mon bobo. –
Je la gronde, elle pleure, et, la voyant en larmes,
Je deviens plat. – Faisons la paix, je rends les armes,
Jeanne, à condition que tu me souriras. –
Alors la douce enfant s’est jetée en mes bras,
Et m’a dit, de son air indulgent et suprême :
– Je ne me ferai plus de mal, puisque je t’aime, –
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