Un oiseau siffle dans les branches Et sautille gai, plein d'espoir, Sur les herbes, de givre blanches, En bottes jaunes, en frac noir.
La main au front, le pied dans l'âtre, Je songe et cherche à revenir, Par delà le passé grisâtre, Au vieux château du Souvenir.
Tout près du lac filtre une source, Entre deux pierres, dans un coin ; Allègrement l'eau prend sa course Comme pour s'en aller bien loin.
La plus délicate des roses Est, à coup sûr, la rose-thé. Son bouton aux feuilles mi-closes De carmin à peine est teinté.
A l'horizon monte une nue, Sculptant sa forme dans l'azur : On dirait une vierge nue Emergeant d'un lac au flot pur.
Deux fois je regarde ma montre, Et deux fois à mes yeux distraits L'aiguille au même endroit se montre ; Il est une heure… une heure après.
Sur les tuiles où se hasarde Le chat guettant l'oiseau qui boit, De mon balcon une mansarde Entre deux tuyaux s'aperçoit.
Caprice d'un pinceau fantasque Et d'un impérial loisir, Votre fellah, sphinx qui se masque, Propose une énigme au désir.
Quel temps de chien ! – il pleut, il neige ; Les cochers, transis sur leur siège, Ont le nez bleu. Par ce vilain soir de décembre, Qu'il ferait bon garder la chambre, Devant son feu !
Sur cette place je m'ennuie, Obélisque dépareillé ; Neige, givre, bruine et pluie Glacent mon flanc déjà rouillé ;